Diagnostic
Elle se manifeste soit par des luxations (l’épaule se déboîte) , soit par des sub-luxations (l’épaule bouge anormalement sans vraiment se déboîter), soit par des douleurs en position extrème (" épaule douloureuse instable ").
Les radios « simples » sont le plus souvent suffisantes pour confirmer le diagnostic. Elles mettent en évidence des signes indirects de luxation comme une encoche de la tête humérale ou une fracture antéro-inférieure de la glène de l’omoplate .
Dans certains cas particuliers, un arthro-scanner peut être utile. On analyse ainsi plus finement les lésions.
Traitement
Le principe de la chirurgie est de stabiliser l’articulation gléno-humérale afin d’éviter les récidives. Deux interventions sont possibles en fonction de l’âge du patient, de la profession, du niveau sportif et des lésions dues à la luxation.
La première consiste à réaliser une suture capsulaire, ligamentaire et labrale par arthroscopie. C’est l’intervention de Bankart.
La deuxième intervention se fait par chirurgie conventionnelle et consiste à mettre en place un bloc osseux en avant de la glène. C’est la technique de butée coracoïdienne selon Latarjet-Bristow.
Bankart sous arthroscopie
Après exploration de la cavité articulaire et réalisation du bilan lésionnel complet, plusieurs ancres (mini vis résorbables ou en titane sur lesquels sont montées des fils, qui sont enfouies dans l’os) sont mises en place au niveau de la glène en regard des lésions capsulo-ligamentaires. Les fils montés sur les ancres sont ensuite passés dans la capsule et les ligaments puis noués afin de réparer les lésions.
Butée coracoïdienne (Latarjet)
Une incision courte est réalisée au niveau de la partie antérieure de l’épaule. Les différents muscles sont écartés pour accéder à l’articulation.
La coracoïde, qui est un petit crochet osseux de l’omoplate sur lequel s’attache le tendon du biceps, est prélevée et préparée. Elle est par la suite fixée en avant de la glène par une ou deux vis.
Le bloc osseux permet d’élargir la glène et le tendon joue un rôle de hamac qui empêche la tête de l’humérus de se déboîter.
Risques et complications
Toute intervention chirurgicale est sujette à un certain nombre de risques chirurgicaux et de complications précoces ou tardives.
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, il existe des risques spécifiques à l'épaule:
Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post opératoire n’est pas bien prise en charge.
Une réaction inflammatoire post opératoire peut survenir et occasionner des douleurs importantes et un ralentissement de la rééducation. Cela correspond à une algodystrophie ou capsulite de l’épaule.
La survenue d’une infection de l’articulation est possible mais exceptionnellement rare car le geste est réalisé sous arthroscopie.
Une fracture, une mauvaise consolidation ou une disparition (lyse) de la butée peuvent survenir dans certains cas sans forcément nécessiter une reprise chirurgicale.
Post-opératoire
La chirurgie stabilisatrice de l’épaule se fait en chirurgie ambulatoire.
En post-opératoire, l’épaule sera immobilisée dans une attelle « coude au corps » pour une durée de quatre à six semaines. Des séances de kinésithérapies sont prescrites pour une mobilisation passive stricte de l’épaule. En plus, des exercices d’auto-rééducation sont enseignés par les kinésithérapeutes de la clinique. Ces exercices seront à répéter lors du retour à domicile du patient.
La conduite automobile peut se faire à partir de la 6e semaine post-opératoire.
La reprise de la natation, du vélo et de la course à pied peut se faire entre la 6e semaine et le 3e mois post opératoire en fonction de l’évolution.
Les sports utilisant l’épaule, les sport d’armé du bras ou les sports contacts ne seront repris qu’au 6e mois post opératoire.